Après l’assassinat de Jovenel Moïse en Haïti, deux Américains arrêtés

Deux Américains et 15 Colombiens ont été arrêtés, trois Colombiens tués et huit autres sont toujours en fuite.

Le commando armé responsable de l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, tué mercredi, était composé de 26 Colombiens et de deux Américains originaires d’Haïti, a déclaré ce jeudi 8 juillet au soir la police du pays.
« Il s’agissait d’un commando de 28 assaillants, dont 26 Colombiens qui ont mené l’opération pour assassiner le président », a indiqué Léon Charles, directeur général de la police haïtienne, lors d’une conférence de presse, précisant que les deux Américains et 15 Colombiens avaient été arrêtés, trois Colombiens tués et huit autres étaient toujours en fuite.
S’exprimant à l’issue d’une réunion d’urgence à huis clos du Conseil de sécurité, demandée par les États-Unis et le Mexique, qui aura duré à peine une heure, l’émissaire de l’ONU dans ce pays Helen La Lime a estimé que le Premier ministre par intérim, Claude Joseph, représentait l’autorité responsable en Haïti tant que le nouveau Premier ministre, Ariel Henry, nommé lundi par le président Moïse, n’avait pas prêté serment.
Elle a évoqué l’article 149 de la Constitution haïtienne à ce sujet. Ariel Henry conteste le pouvoir revendiqué par Claude Joseph. « S’il y a effectivement un changement dans cette procédure, il devrait être le résultat d’un accord politique entre les parties concernées », a estimé Helen La Lime, en indiquant que Claude Joseph avait déclaré être « ouvert au dialogue ».
« Demande d’assistance sécuritaire supplémentaire »
Elle a fait savoir qu’au cours d’une entrevue mercredi avec ce dernier, Claude Joseph lui avait indiqué ne pas remettre en cause le calendrier électoral, avec un premier tour du scrutin présidentiel le 26 septembre et un deuxième tour en novembre.
« Quand le Premier ministre nous a rencontrés hier, il a dit qu’il tentait de maintenir ce calendrier », a précisé l’émissaire de l’ONU. « Il revient maintenant au gouvernement de Haïti et au peuple de travailler afin que ces élections puissent avoir lieu et que la population haïtienne soit en mesure de choisir ses dirigeants », a-t-elle fait valoir.
L’émissaire a aussi révélé que Haïti avait fait à l’ONU « une demande d’assistance sécuritaire supplémentaire » et que cette demande avait été évoquée lors de la réunion du Conseil de sécurité.
« Nous devrions envisager cette aide. Haïti doit spécifier exactement ce qu’ils recherchent. En attendant, nous devons continuer à utiliser l’assistance technique dont nous disposons sur le terrain, peut-être la dynamiser pour pouvoir faire appel à un soutien supplémentaire », a-t-elle précisé.
« Mais la clé est que dans les deux semaines à venir, nous devons vraiment travailler de la manière la plus efficace pour garantir que cette enquête » sur l’assassinat du président haïtien « avance et que les auteurs de ce crime horrible soient traduits en justice », a indiqué la responsable de l’ONU.

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