APPEL DU PRÉFET POUR RÉSOUDRE le LITIGE FONCIER A NIANING : Langage de sourds entre la mairie et le mouvement jogjotna

La réunion entre le mouvement JogJotna et la mairie qui a été convoquée  par le Préfet du département de Mbour en présence des services départementaux et des notables du village de Nianing a finalement accouché d’une  souris. Après la réunion,  chacune des parties a campé sur sa position.

Ce n’est pas  faute  d’avoir essayé, le Préfet de Mbour, Mor Talla Tine a tenu à réunir les services départementaux et personnes ressources ainsi que les notables pour résoudre le litige des 18ha de Nianing. Au cours de la rencontre qui s’est tenue dans la salle des  conférences  de Coco Beach, les membres du mouvement JogJotna ont réitéré leur question au maire. Dans la déclaration,  ils demandent au maire de leur donner toute la documentation afférente aux  18ha.

 Devant le maire ils ont réitéré la demande à savoir une copie de la convention liant la Commune de Malicounda et B&S DÉVELOPPEMENT; une copie du protocole d’accord entre la Commune de Malicounda et la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS) à propos de la mise à disposition de l’assiette foncière de 18hectares; les copies de tous les Procès-Verbaux de délibération (Protocoles, Conventions et affectations); les copies des statuts juridiques de B&S DEVELOPPEMENT, DIENYA SUARL et de SKYALIM Group; le plan cadastral avec NICAD datant de moins de trois mois. Malheureusement après la rencontre, ils n’ont pas pu disposer de ces documents.

 A la sortie de la réunion, les membres du mouvement ont exprimé leur désarroi car disent-ils sont restés  sur leur faim. Selon Robert Ndiaye «dans le document de la convention, la mairie a traité avec l’entreprise BS développement alors que dans l’acte d’attribution la mairie a écrit dieyna SUARL.  A notre grande surprise, un autre promoteur immobilier est venu réclamer les terres pour avoir acheté les 90% des parts. Donc ce nouveau promoteur qu’on n’a jamais entendu dans le document est venu pour dire que les 90% des parts lui appartiennent.  Pour ce point aussi,  le maire nous doit des explications.  Dans la salle,  il a dit qu’il se  peut que la personne qui a confectionné le document s’est trompée  mais nous en doutons car en tant qu’Administrateur Civil,  il doit être en mesure de veiller sur ces détails» a martelé Robert Ndiaye.

Prenant la parole le Préfet de Mbour, Mor Talla Tine a soutenu au moins que  le blocage du projet est un constat indéniable. Pour cela, il a interpellé le capitaine des Eaux et forêts sur ce blocage. Prenant la parole, Binta Ndiaye a soutenu que c’est la mairie qui est  responsable parce qu’elle n’a pas respecté les engagements de la convention. Hormis l’affectation des 7ha, la municipalité n’a pas fait  un autre acte ce qui a poussé à ses supérieurs  de changer de position.

La mairie exhorte  la Direction des Eaux et Forêts  de débloquer le projet.

Face à ces accusations, le maire de Malicounda n’est y pas allé de main morte  pour apporter la réplique.  A en croire MaguetteSéne, la procédure est normale,  malheureusement, c’est la Direction des Eaux et Forêts qui a bloqué la procédure. «Le blocage est au niveau des Eaux et Forêts.  C’est pourquoi je lance un appel au directeur pour qu’il nous aide à l’enlever. A partir de là, nous allons envoyer une sommation au promoteur et s’il ne respecte pas les engagements,  nous allons désaffecter les terres et les remettre à un autre. Nous avons délibéré une assiette foncière de 7ha en bordure de route, maintenant s’il y a des manquements il faut nous le dire et nous allons prendre les mesures qui sied» a expliqué le maire. Après, «avoir dissipé les nuages, il appelle au calme et demande aux contestataires de former un bloc pour qu’ensemble, ils obtiennent satisfaction. «J’ai toujours montré ma disponibilité à discuter  et à partager les informations conformément à la loi. Ce projet là nous n’avons rien à  y cacher et partout où on  nous appellera on ira dire la vérité telle qu’elle se présente.  Nous avons fait toute la procédure mais il s’est trouvé que la Direction  nationale des eaux et forêts n’a pas encore mis à notre disposition cette assiette foncière en nous donnant leur aval, c’est ce qui a bloqué le site. La séance d’aujourd’hui nous a permis de s’en rendre compte parce que tous les  services de l’Etat étaient représentés » a  soutenu le maire.

Après cet appel, le chef de village de Nianing  a été le premier à répondre en soutenant qu’en tant qu’autorité locale, lui et les délégués  vont désormais constituer un bloc autour du maire pour que la mairie puisse accéder à ces terres. Ainsi Ibrahima Séne a déploré l’attitude des jeunes qu’il accuse de n’avoir pas consulté les notables du village et sont partis  en solo pour semer la zizanie dans le village touristique.

Furieux de cette déclaration, les membres de JogJotna vont lui cracher  leur vérité. Pour Joseph Pascal Séne, c’est le chef du village, Ibrahima Séne lui-même  qui a été la première personne  à les interpeller  sur la gestion des 18ha. Mieux, ajoute-t-il, les lettres qui ont été envoyées au maire ont été amplifiées au chef de village et aux conseillers du village. D’ailleurs les membres du mouvement qui campent sur leur position comptent  tenir une réunion publique ce dimanche à Nianing.

En somme, cette rencontre entre le maire et le mouvement  JogJotna en présence du Préfet et des responsables départementaux aura permis de faire les premiers pas pour la résolution définitive de ce problème foncier qui a ameuté l’opinion nationale avec l’agression de l’activiste Guy Marius Sagna par des présumés proches du maire.

Nicolas DIOUF

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