AMADOU HOTT PRÉCONISE UN « FORT PLAIDOYER » POUR UNE RÉALLOCATION DE LA BAD

Il faut un fort plaidoyer pour convaincre beaucoup de pays à mettre une partie de leurs réserves pour la réallocation de la Banque africaine de développement et lui offrir la possibilité de lever des dizaines de milliards pour l’Afrique, a soutenu le ministre sénégalais de l’Economie, de la planification et de la Coopération internationale, Amadou Hott.

« Si la banque arrive à avoir 10 milliards de dollars des réserves à sa disposition, cela équivaut à 40 milliards de dollars de financement. D’où l’importance de plaider pour la mise à disposition de réserves à la BAD’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’envoyée spéciale de l’APS.

Le ministre de l’Economie s’exprimait mercredi en marge d’un panel dans le cadre des travaux de la 57émes Assemblées annuelles de la BAD au Centre de Conférences de Accra.

Le président Macky Sall est parmi les précurseurs de cette proposition de faire des Droits de tirage spéciaux (DTS) et d’aller convaincre les autres pays pour la réallocation de la BAD. Ce qui va faire effet de levier, selon lui, pour aller sur le marché des capitaux et lever 4 fois plus et financer 4 fois les pays africains.

L’Afrique a reçu trois milliards de dollars sur les 600 milliards de dollars de DTS, « la part la plus petite alors que les besoins étaient estimés par le Fonds monétaire international (FMI) à 285 milliards de dollars entre 2021 et 2025’’, selon Hott.

‘’Cela signifie que même si on réussit la réallocation et on atteint 100 milliards de dollars, le gap est encore très élevé dans le contexte de la crise ukrainienne avec ses répercussions négatives sur les économies africaines qui parlaient déjà de relance post-Covid 19’’, a relevé le ministre de l’Economie, de la Planification et de la Coopération internationale. 

D’où l’urgence, a-t-il dit, de ‘’voir comment mobiliser davantage de ressources’’. En effet, pour Amadou Hott, ‘’avec les DTS et la réallocation, on peut donner ces réserves à la Bad qui va les utiliser dans son bilan, elle pourra lever trois à quatre fois plus de ressources et traiter ainsi quatre fois plus de demandes d’investissements dans nos pays’’.

L’Afrique a besoin d’accélérer son développement et pour cela il faut investir massivement parce que la crise de la Covid-19 a fait que nos besoins ont augmenté, la crise en Ukraine a encore exacerber ces besoins davantage’’, a-t-il souligné. 

Au Sommet de Paris sur le financement des besoins des économies africaines, il a été décidé l’émission des Droits de tirage spéciaux qui sont des réserves de change donnés à tous les pays de manière gratuite. Chaque pays peut utiliser ces réserves, soit les garder en réserve, soit les convertir en monnaie et financer l’économie.

Le Royaume-Uni soutient cette proposition et s’engage à mettre une partie de ses réserves à la disposition de la BAD à condition d’avoir d’autres pays prêts à le faire au profit de la BAD pour la relance des économies fortement touchées par la pandémie et la guerre en Ukraine, a déclaré son représentant, le ministre Vicky Ford, lors du panel organisé sur les DTS. 

Le ministre des Finances du Ghana a proposé dans ce sens une déclaration dite ‘’serment d’Accra’’ pour engager leurs pays dans ce sens.

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