AFFAIRE KARIM ET KHALIFA SALL : La société civile en fait son cheval de bataille

La Société fait sienne le combat visant à faire retrouver l’ancien maire de Dakar et Wade fils leurs droits civils et politiques. Procédant hier à une analyse des recommandations des experts sur l’audit fichier électoral, ils ont appelé à prévoir des dispositions permettant à l’électeur ayant purgé sa peine de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales. 

Moundiaye Cissé et ses camarades de la Société civile ont demandé de mettre en place des conditions permettant aux personnes ayant bénéficié de la grâce comme c’est le cas avec Karim Wade et Khalifa Sall de retrouver leurs droits civils et politiques. Dans leurs recommandations, les experts indépendants chargés de l’audit du fichier ont appelé à revoir les articles L31 et L32 dans la forme et dans le fond, de prévoir des dispositions permettant à l’électeur ayant purgé sa peine de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales afin de ne pas rendre permanente la déchéance des droits civils. Ils ont aussi appelé d’étendre cette disposition aux personnes ayant bénéficié d’une grâce présidentielle afin de les permettre de recouvrer la plénitude de leurs droits civils. Sur cette question dira, le patron de l’Ong 3D, «Par rapport aux articles L31 et L32, nous sommes favorables à ce qu’il soit revu du fond et de la forme. Nous sommes même pour qu’on aille plus loin pour que les personnes condamnées puissent pouvoir disposer de leurs droits de vote comme on le fait dans certains pays : Pologne, Danemark». Position également partagée par Babacar Bâ du Forum du Justiciable qui demande la suppression pure et simple des articles L31 et L32. «On pouvait aller plus loin en demandant la suppression des articles L31 et L32. Parce que simplement ce sont des dispositions qui sont contraires à l’esprit même de la Constitution mais aussi ce sont des dispositions qui sont contraires aux textes internationaux qui aujourd’hui donnent la possibilité à un citoyen d’être électeur et de briguer le suffrage des Sénégalais. Il n’appartient pas aujourd’hui au législateur électoral de décider de la déchéance ou pas des droits civiques et politiques des citoyens. C’est le juge pénal qui a l’obligation, le droit de décider», souligne Babacar Bâ. S’agissant de la rencontre sur les recommandations des experts chargés de l’audit du fichier électoral, la société civile invite chaque pôle du dialogue politique à apporter ses commentaires et remarques sur l’audit  du fichier électoral. Elle a fait des observations sur chacune des recommandations.  Selon le directeur exécutif de l’ONG 3D, la société civile n’a pas vocation de dire que le fichier est fiable ou pas. « Ce n’est pas nous qui avons fait l’audit, on a pris des experts indépendants qui ont fait l’audit. Ce sont ces experts qui ont dit que le fichier est fiable. Ce n’est pas à nous de dire que c’est fiable ou pas mais à ceux qui ont eu le privilège de prendre trois mois pour faire l’audit de le dire et ce sont ces derniers qui ont dit que dans l’ensemble le fichier est fiable mais mérite des améliorations », dit-il.  Les membres de la société civile veillent à ce que les recommandations soient appliquées et travaillent à l’amélioration du fichier et à la mise en application des recommandations. Par la même occasion, Moundiaye Cissé et Cie ont indiqué que des recommandations pertinentes ont été faites sur le parrainage et est en phase avec les recommandations faites par les auditeurs. «Les auditeurs ont fait une proposition de parrainage à la carte. Le parrainage ne date pas d’aujourd’hui, c’était en 1991, quand il y a eu candidature indépendante, ce sont les acteurs politiques qui ont imposé le parrainage aux acteurs de la société civile. Le parrainage a été instruit comme un filtre pour trier une floraison de candidatures surtout les candidatures indépendantes. C’était injuste, une rupture d’égalité entre les candidats », signale M. Cissé. 

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