Affaire Babacar Gueye, sans-papier sénégalais tué en 2005 par un policier : ce qu’a décidé la justice française

Le parquet de Rennes a de nouveau requis un non-lieu en faveur du  policier auteur de cinq coups de feu mortels contre Babacar Gueye, en décembre 2015 à Rennes, a-t-il indiqué lundi dans un communiqué.

Le procureur de Rennes, « en tenant compte de ces dernières investigations réalisées, rendait le 8 juillet 2022 un réquisitoire définitif aux fins de non-lieu concernant le policier auteur des coups de feu mortels, considérant que celui-ci avait agi en état de légitime défense », précise le le communiqué du parquet.

Il appartient désormais au magistrat instructeur « de rendre dans les prochaines semaines une ordonnance qui viendra clôturer l’information judiciaire », indique encore le parquet.

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, Babacar Gueye, un Sénégalais sans papiers de 27 ans, était hébergé chez des amis, Gabriel Gueye et son épouse, quand il avait été pris d’une crise de « démence », « se scarifiant les abdominaux avec un couteau » et blessant son ami Gabriel.

Des policiers de la Brigade anti-criminalité (Bac), arrivés les premiers sur place, avaient tenté de l’immobiliser avec un Taser qui n’avait pas fonctionné.

La scène s’était poursuivie sur le palier puis dans l’escalier, où un membre de la Bac avait tiré à cinq reprises sur Babacar qui tenait toujours son couteau à la main. Il avait ensuite été menotté au sol avant d’être déclaré mort par le Samu.

Une information judiciaire avait été ouverte contre X en janvier 2017 pour « homicide volontaire ».

En juin 2019, le policier auteur des tirs avait été placé sous le statut de témoin assisté.

Un premier non-lieu avait été requis le 12 février 2021 par le parquet qui avait considéré que le policier avait agi en état de légitime défense.

Dix jours plus tard, les avocats de la famille « avaient demandé une expertise médico-légale et une analyse des empreintes génétiques et traces papillaires présentes sur le couteau utilisé par Babacar Gueye », rappelle le procureur de la République de Rennes dans son communiqué lundi.

Une expertise balistique, ordonnée fin mai 2021, « concluait notamment en la compatibilité des versions des policiers avec les données balistiques », souligne le parquet.

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