À la tribune de l’ONU, Bassirou Diomaye Faye plaide pour un multilatéralisme fort et une justice universelle

New York-Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a livré, ce mardi, un discours empreint de gravité et d’espoir à l’occasion de la 80ème session de l’Assemblée générale de l’ONU. Face aux chefs d’État et de gouvernement du monde entier, il a rappelé les fondements de l’organisation tout en appelant à des réformes profondes pour un ordre mondial plus juste, plus inclusif et mieux armé contre les crises contemporaines.

Un monde en turbulence

 » Quatre-vingts ans après la création des Nations Unies, le monde vacille à nouveau « , a averti le chef de l’État sénégalais. Terrorisme, conflits armés, dérèglement climatique, instabilité politique, crise économique : Bassirou Diomaye Faye a dressé un tableau sombre des défis actuels, dénonçant également  » la déshumanisation désolante d’un monde d’émotions sélectives  » dicté par la logique du deux poids deux mesures.

Soutien à la paix et solidarité africaine

Très engagé sur la question sécuritaire, le président a insisté sur la nécessité de doter l’Afrique de financements pérennes et d’équipements adaptés pour soutenir les opérations de paix.  » La paix et la sécurité ont un prix « , a-t-il martelé, réitérant la solidarité du Sénégal envers les pays du Sahel durement frappés par le terrorisme.

La tragédie palestinienne au cœur du plaidoyer

Sur le Moyen-Orient, le chef de l’État n’a pas mâché ses mots : « Gaza ne vit plus. Gaza, terre de larmes, de sang et de sueur, est devenue un enfer pour des millions d’âmes ». En tant que président du comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, il a réaffirmé que seule la création d’un État palestinien viable et indépendant pouvait garantir une paix durable.

Réformer la gouvernance mondiale

Au-delà de la sécurité, le président Faye a plaidé pour une réforme profonde de la gouvernance mondiale. Il a rappelé le soutien du Sénégal au consensus d’Ezulwini pour une meilleure représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité, estimant qu’il est temps que l’ONU reflète la réalité des 193 États membres d’aujourd’hui.

Sur le plan économique, il a défendu la mise en place d’un cadre fiscal mondial plus équitable, un meilleur accès au crédit et une gestion de la dette qui n’entrave pas le développement. Il a également insisté sur l’importance de concrétiser les Objectifs de développement durable, en garantissant l’accès à l’eau, à la santé, à l’éducation, à l’énergie et au numérique.

Climat : l’appel pour une transition juste

 » Le réchauffement climatique n’est pas une menace, c’est une question existentielle », a rappelé le président. Malgré une contribution inférieure à 4 % des émissions mondiales, l’Afrique subit de plein fouet sécheresses, inondations et insécurité alimentaire. Bassirou Diomaye Faye a ainsi plaidé pour une « transition climatique juste et équitable « et salué la création du Fonds pour les pertes et dommages, tout en appelant à une solidarité internationale accrue.

Pour un nouvel espoir

En conclusion, le président sénégalais a invité la communauté internationale à transformer ce 80ème anniversaire de l’ONU en  » point de départ d’un nouvel espoir  » :
« Le monde dispose des moyens nécessaires pour nourrir ceux qui ont faim, soigner les malades et faire taire les armes. Le véritable obstacle est dans la volonté politique « , a-t-il lancé, avant de réaffirmer l’engagement du Sénégal pour un multilatéralisme fort et une organisation des Nations Unies rénovée et efficace.

Abenatv

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