Dans le cadre de la 78e Assemblée mondiale de la santé, les États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté une résolution inédite, qui place la dermatologie au centre des stratégies nationales et internationales de santé.
« Les maladies de la peau constituent aujourd’hui le premier motif de consultation médicale dans le monde. Pourtant, elles restent largement négligées », souligne le docteur Ibrahima Socé Fall, l’un des hauts responsables de l’OMS.
Il rappelle que ces maladies ne se limitent pas à des troubles dermatologiques isolés. « De nombreuses affections infectieuses ou chroniques, y compris plus d’une dizaine de maladies tropicales négligées, présentent des manifestations cutanées. Leur invisibilisation contribue à retarder le diagnostic et l’accès aux soins ».
En effet, pour la première fois dans l’histoire de l’OMS, une résolution majeure vient placer les maladies de la peau au cœur des préoccupations sanitaires mondiales’’, s’est réjoui le Dr Socé Fall, selon qui les avancées majeures de cette édition appellent à l’action collective. Les maladies de la peau sont désormais officiellement reconnues comme un enjeu majeur de santé publique.
Cette avancée est le fruit d’un partenariat stratégique réunissant les États, la Ligue internationale des sociétés de dermatologie, l’Alliance des patients dermatologiques (GlobalSkin) et la fondation ANESVAD. Ensemble, ils œuvrent à renforcer la prise en charge, la recherche et l’accès aux traitements innovants, renseigne le Dr Fall.
Il affirme que le plaidoyer est également porté de l’intérieur, par des voix engagées comme celle du docteur Freddy Banza, épidémiologiste de renom et lui-même atteint de vitiligo. Il milite pour que les traitements de dernière génération soient disponibles en Afrique. « Il est inacceptable que les avancées thérapeutiques restent inaccessibles à une grande partie de la population mondiale».
Parallèlement, une rencontre sous-régionale a été organisée à l’initiative du bureau Afrique de l’OMS pour accélérer l’élimination de la leishmaniose viscérale, une maladie parasitaire transmise par un moucheron et souvent mortelle, si elle n’est pas traitée. Selon l’OMS, plus de 30 000 décès sont enregistrés chaque année.
Pour le docteur Socé Fall, il n’y a plus de temps à perdre : « La santé est à la fois un prérequis et un levier de développement. Santé pour tous et tous pour la santé : il ne peut y avoir de prospérité sans santé. L’inaction n’est pas une option, car elle alimente le cercle vicieux pauvreté-maladie-pauvreté. »
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