« Au cours des trois dernières années, nous avons mené des études dans plusieurs localités du pays, auprès de la population générale. Ces recherches ont révélé des taux de prévalence supérieurs à 53 %, pouvant aller jusqu’à 71 % », a déclaré la présidente de la Société sénégalaise de dermatologie et de vénérologie (SOSEDEV). Le professeur Fatoumata Ly tire la sonnette d’alarme sur l’ampleur inquiétante de ce phénomène, dont les estimations dépassent les 53 %, appelant l’État à assumer pleinement ses responsabilités en instaurant un système de cosmétovigilance.
Elle s’exprimait lors de l’ouverture du 3ᵉ congrès de la SOSEDEV, qui se tient du 7 au 9 mai à la Faculté de médecine informe APS, de pharmacie et d’odontologie (FMPO). Le thème choisi pour cette édition : « La dermatologie au carrefour des spécialités médico-chirurgicales ».
De l’avis du professeur Ly, « la dépigmentation volontaire a un impact majeur sur la santé. En effet, la première cause d’hospitalisation en dermatologie est liée aux complications de cette pratique. Par ailleurs, une femme sur deux consultant dans nos services — au Sénégal, et probablement dans toute l’Afrique subsaharienne — présente une pathologie directement liée à la dépigmentation ».
Elle a également signalé que des cas de cancers associés à l’usage de produits dépigmentant sont régulièrement recensés dans les services de dermatologie.
« En tant que professionnels de santé, notre devoir est de constater et d’alerter. En tant que société savante, nous n’avons cessé de le faire au fil des années. Il est temps désormais que l’État prenne ses responsabilités », a-t-elle martelé.
Le professeur Ly appelle ainsi les autorités à agir, notamment en réglementant la commercialisation de ces produits, en révisant leur taxation, et en mettant en place un dispositif de cosmétovigilance, c’est-à-dire un système de surveillance et de suivi des effets indésirables liés à l’utilisation de cosmétiques chez l’homme.
Echofam
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