TARIFICATION DU CARBONE : Le Sénégal évalue ses opportunités

Selon les environnementalistes, la conférence de Paris sur le climat offre une occasion unique pour la nouvelle génération de promouvoir la prospérité et la croissance économique sans que les émissions de carbone polluent la Terre et nous devons agir de toute urgence face à l’instabilité et au réchauffement de la planète.
La tarification carbone susceptible de prendre la forme d’une taxe carbone ou d’un marché des quotas d’émission constitue une de ces mesures. Elle vise à donner un signal prix sur le carbone qui encourage les consommateurs à réduire leurs émissions tout en permettant, de générer des revenus qui peuvent être redistribués pour stimuler la transition énergétique ou lutter contre les impacts négatifs du changement climatique.
Selon la Banque mondiale, il existe beaucoup d’initiatives de politiques publiques visant à donner un prix au carbone. Ces dernières années, il est noté une montée en puissance de ces dispositifs, avec aujourd’hui près de 20 % des émissions mondiales couvertes par un prix sur le carbone.
Les pays en développement ne sont pas en reste dans ce processus de mise en place de politique de tarification carbone appropriée à leur circonstance nationale. En effet, la Chine va lancer son système d’échange de quotas carbone à partir de 2020 à l’échelle nationale, l’Afrique du Sud va bientôt débuter la mise en application de sa taxe carbone portant sur la combustion de combustible fossile et des processus de transformation industrielle, la Cote d’Ivoire a déjà finalisé son étude d’opportunités sur les instruments carbone. C’est d’ailleurs dans le but de bénéficier des opportunités qu’offre la tarification des carbones que le ministère l’Environnement et du Développement Durable avec l’appui les Partenaires Techniques et Financiers, à savoir l’initiative « Instruments de Collaboration pour une Action Climatique Ambitieuse » (CI-ACA) et en collaboration avec la Banque Ouest Africaine de développement (BOAD), le Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et le Centre Régional de Collaboration de Lomé a organisé hier un atelier de démarrage de l’étude sur les instruments de tarification carbone au Sénégal.
Pour le Conseiller technique N°1 du ministre de l’Environnement Racine Diallo, il est important de garder à l’esprit quelques étapes importantes, incontournables pour l’acceptabilité de l’outil. Il s’agit principalement de : La consultation des parties prenantes : la mise en place de cet outil ne se fera pas du jour au lendemain. C’est un processus national qui prendra le temps nécessaire pour assurer l’implication de toutes les parties prenantes et catégories d’acteurs ; La nécessité de prendre exemple sur certains pays tels que l’Afrique du Sud, le Mexique, qui ont déjà adopté un tel outil et de voir les possibilités de réplicabilité au niveau nationa; Faire une analyse approfondie des cadres institutionnels et réglementaires des secteurs concernés et de l’acceptabilité politique de l’outil, gage de son succès, notamment à travers le Parlement et le Conseil des Ministres; Prendre en compte les politiques d’incitations à mettre en place pour favoriser son adoption entre autres.
M. Diallo estime toutefois que les défis qui nous attendent sont énormes mais surmontables. J’en appelle par conséquent à votre sens de dynamisme, de responsabilités et d’implication de toutes les parties prenantes afin de mener ce processus, bien à terme.
Il a également évoqué le rôle majeur que doit jouer le secteur privé ainsi que les entreprises dans la mise en place de cet outil. Car, d’après lui, la transition vers une économie sobre en carbone exige à la fois l’action des gouvernements et la mise en œuvre de mécanismes d’incitation pour le secteur privé. « Ce dernier jouera un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de l’outil de tarification carbone et globalement de la mise en œuvre de l’accord de Paris » affirme-t-il. Avant d’ajouter : C’est pourquoi, le Ministère en charge de l’Environnement avec l’appui du Comité National sur les Changements Climatiques (COMNACC) s’inscrit dans un dynamisme de partenariat avec ce groupe d’acteurs de croissance.
Toutefois le Conseiller technique espère que les objectifs visés par cette étude concernant le secteur privé seront atteints notamment pour mieux saisir les opportunités offertes par les instruments financiers sous le climat.
Paule Kadja TRAORE

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