MARCHE DU CARBONE : Des acteurs locaux se mettent à niveau

Compte tenu des opportunités identifiées dans le financement du climat, et en s’appuyant sur les principes de l’Accord de Paris, le Sénégal avec la coopération du gouvernement allemand apporte un soutien au renforcement des capacités sur le marché carbone et le financement climatique à l’appui de la mise en œuvre des CDN au Sénégal.

Il s’agit d’un atelier de renforcement de capacités des acteurs locaux avec l’appui du gouvernement allemand, à travers  l’initiative internationale climat. En effet, le ministère de l’environnement du gouvernent allemand a soutenu cet atelier en mettant notamment à disposition des experts pour accompagner le secteur privé national.

Cette journée de réflexion est l’occasion pour  ces acteurs d’avoir une meilleure compréhension des concepts, des instruments  et des enjeux futurs par rapport à la mise en œuvre du CDN du Sénégal.

Le marché du carbone permet d’échanger des droits d’émission de CO2 de la même manière que des titres financiers. Ici, il s’agit de la mise en œuvre de mécanismes de marché qui vont prendre le relais à partir de 2020 et qui représentent un intérêt particulier pour les parties prenantes, secteurs privés, Etats, ONG.

Comme l’a rappelé M. El Hadji Mbaye Diagne, coordonnateur  principal du Groupe Africain, la Convention des Nations Unies sur le changement climatique de 1991 avait déjà dégagé des principes généraux. Mais il faudra attendre le Protocole de Kyoto de 1997 pour fixer et concrétiser ces principes généraux. Ensuite, l’Accord de Paris de 2015, avec comme objectif d’opérationnaliser ces mêmes principes, a déjà identifié les instruments. Il s’agit pour l’ensemble des pays parties à l’accord, de contribuer à l’effort de réduction de l’empreinte carbone.

Pour remplacer les mécanismes conjoints et le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP), mis en place par le Protocole de Kyoto, l’article 6 de l’Accord de Paris annonce la création d’un mécanisme par lequel certaines parties pourront financer des actions d’atténuation dans d’autres pays et compter les résultats d’atténuation pour la poursuite de leur propre contribution déterminée au niveau national.

Cependant, d’après M. Ousmane Fall Sarr, Président du Comité National sur les Changements Climatiques, l’opérationnalisation de ces principes doit passer par la mise en place « d’un manuel de procédure pour la réglementation de tout ce qui va se faire en matière de carbone et de transaction. » L’atteinte de cet objectif doit passer par les négociations internationales et dans le cadre de la convention cadre des Nations Unies sur le réchauffement climatique.

Après plusieurs séries de négociation depuis 2015, une feuille de route établie, seul l’article 6 n’a pas encore été adopté finalisé. Il manque une décision consensuelle autour de cet article et l’objectif est, avant la COP25 en Chilie d’arriver à finaliser le processus de négociation et d’avoir le manuel permettant d’opérationnaliser l’article 6 de l’accord de Paris.

Quant au Sénégal, l’engagement a été pris afin de contribuer largement à relever le défi mondial de lutte contre le changement climatique. Pour ce faire, il y a certains secteurs qui ont le pouvoir d’avoir des projets prometteurs, pouvant être éligible dans le cadre des nouveaux mécanismes de marché. Il s’agit entre autres des secteurs des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, l’industrie, de la gestion des déchets… qui ont la possibilité d’avoir un potentiel important de crédit carbone.

Face à la complexité des instruments et des procédures, des problématiques relatives aux financements du climat, aux enjeux économiques et politiques liés à ces mécanismes, cet atelier a pour objectif de préparer les acteurs sénégalais à se familiariser avec les instruments et mécanismes, avec les résultats de la COP24 et les opportunités offertes les marchés de carbone et le financement climatique.

Il s’agit dès lors de leur donner la bonne information sur les enjeux de l’élaboration et les modalités futures de l’élaboration, de la mise en œuvre  et de la vente crédit carbone. Ainsi, ils seront préparés et accompagnés dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 6 de l’accord de Paris afin de pouvoir procéder à des transactions

Dans un contexte pareil, le renforcement de capacité est une exigence pour les différents acteurs qui pourraient profiter des opportunités de financement.

Amadou SALL

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