« LA CEDEAO EN CHŒUR » DE THIONE SECK SERA PROPOSÉ AU PARLEMENT PANAFRICAIN

Le dernier projet du défunt chanteur sénégalais Thione Ballago Seck, consistant en un « album fédérateur » auquel devaient participer plusieurs artistes de la sous-région ouest africaine, sera proposé au Parlement panafricain, a-t-on appris du député Me Djibril War, membre de cette assemblée consultative de l’Union africaine (UA).

 De concert avec « son fils Wally Seck, l’héritier, je vais faire passer le projet au Parlement panafricain à la Commission culture parce que Thione Seck est un panafricaniste », a annoncé le député sénégalais dans un entretien avec l’APS.
Me War, président de la Commission des lois, de règlement et de discipline du Parlement panafricain, compte s’impliquer pour la réalisation de ce vaste projet musical que Thione Seck, décédé le 14 mars dernier, avait intitulé « La CEDEAO en chœur ».
Cette « œuvre colossale » à laquelle le défunt chanteur voulait associer des musiciens représentant les différentes ethnies du Sénégal, de la sous-région et de la diaspora, « confirme l’attachement de Thione Seck à l’unité nationale et africaine », a souligné le député. 


« Ce projet, à l’étape du mixage, devrait se présenter sous forme d’un coffret de trois albums. En y associant toutes les ethnies du Sénégal et des musiciens de l’Afrique et de la diaspora, Thione Seck confirme son attachement à l’unité nationale et à l’Union Africaine, concrétisant ainsi le rêve des pères fondateurs de l’Organisation pour l’Unité africaine, devenue Union africaine », a-t-il déclaré.


Il se dit convaincu que le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, qui va assurer la présidence tournante de l’Union africaine à partir de 2022, va aider à parachever cette œuvre musicale. 


« Président de l’Union africaine en 2022, nous ne doutons pas un seul instant que le président Macky Sall va aider à parachever cette œuvre musicale du siècle, non plus à la dimension régionale, mais continentale, à la dimension de ses futures compétences, en invitant ses pairs chefs d’Etat à contribuer à sa réalisation », a dit Me War. 


Il estime que le lead vocal du « Raam Daan », en imaginant ce projet, participe à la concrétisation du slogan « Une Afrique, une voix » du parlement panafricain, institution représentant les 55 Etats membres de l’Union africaine et dont le siège se trouve à Johannesburg en Afrique du Sud.


« L’emblème, le slogan de notre Parlement panafricain, à savoir +Une Afrique , Une Voix est alors en train de devenir une heureuse réalité à travers les sons et les lumières qu’il a sus conceptualiser et matérialiser avec son grand génie et son humanisme », a ajouté le député sénégalais en parlant du projet de Thione Seck.

De cette manière, avec Thione Seck, la musique n’adoucit pas seulement les mœurs, « elle unit aussi les cœurs », dit-il, avant d’ajouter par ailleurs que l’ambition du défunt artiste était de démontrer par cette initiative, que « le mbalax, style musical le plus populaire au Sénégal est exportable ».


M. War a invoqué son « amitié » avec Thione Seck, une relation d’une quarantaine d’années selon lui, qui a débuté dans les années 1970 comme le député, jeune lycéen et mélomane, suivait le chateur « partout comme une étoile filante », du mythique « Miami », au « Baobab Club », des clubs dakarois dans lequel le défunt musicien se produisait.


« Notre génération de jeunes lycéens, bringueurs de la belle époque des années 70, avait suivi partout Thione Seck comme l’étoile filante des rois mages en Galilée, envoutés par cette voix unique, dansant son morceau fétiche « Seye », se souvient le député.


Des années plus tard, il a dit qu’une « amitié » s’était noué entre lui et l’artiste en Normandie dans la ville de Caen, où l’artiste séjournait pour les besoins de prestations musicales, alors que Me War y poursuivait ses études universitaires.


Aussi Me Djibril War se réjouit-t-il de la distinction de Grand Commandeur dans l’Ordre national du Lion décerné à l’artiste à titre posthume par le chef de l’Etat Macky Sall. 


Si Thione Ballago Seck « a connu des hauts et des bas », « il est resté un grand humaniste, un pionnier de la musique sénégalaise voire africaine », a-t-il déclaré. 


L’artiste a profondément marqué la musique sénégalaise depuis plus de quarante ans, depuis ses débuts au « Star Band » de Dakar puis à « L’Orchestre Baobab » dans les années 1970.


C’est en 1984 qu’il fonde le groupe « Raam Daan », un orchestre mbalax ancré dans la musique traditionnelle sénégalaise et moderne aux mélodies diverses, locales comme internationales.


Il est présenté comme celui qui a fait sortir la musique sénégalaise de l’influence latino-américaine ou occidentale, pour la faire évoluer progressivement vers le mbalax, style désormais incontournable sur la scène musicale sénégalaise.

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