INCENDIE A L’HOPITAL DE LINGUERE : Le Sames décrédibilise l’enquête et indexe l’Etat

  Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) est solidaire au docteur Abdou Sarr visé dans l’affaire de l’incendie de l’hôpital de Linguère. L’entité doute de l’enquête et désigne le ministre Diouf Sarr comme coupable.

Suite et pas fin de l’affaire de l’hôpital Maguette Lô de Linguère. Après l’ouverture d’une information judiciaire par le Tribunal de grande instance de Louga (TGI) contre le désormais ex-directeur et deux autres infirmières, pour homicides et blessures involontaires, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Saems) entre dans la danse avec les deux pieds. Sans détours, l’entité indexe le ministre de la Santé et de l’Action sociale comme principal coupable. Au-delà de la personne de Abdoulaye Diouf Sarr, le président de la république. ‘’La nomination inédite de novices sortis de nulle part aux postes de responsabilités du ministère de la Santé à la place des agents de santé expérimentés peut expliquer cette méconnaissance du système et des enjeux’’, lit-on dans un communiqué rendu public. ‘’Cette procédure citant  nommément les agents de santé de l’EPS Maguette Lô de Linguère  tend d’absoudre maladroitement les véritables responsables de la santé au Sénégal que sont le ministre de la Santé, responsable du secteur, et le président de la République, garant du droit à la santé consacré par la constitution du Sénégal en son article 8’’, note le communiqué du Sames. Mieux, le syndicat décrédibilise l’enquête qui conclut en homicide et blessures involontaires. ‘’C’est  non seulement choquant par la célérité de ses conclusions, la légèreté de l’argumentaire pris sur la base d’allégation d’agents de la Senelec qui est, elle-même, soupçonnée d’être à l’origine de l’incendie, mais également par la chronologie temporelle avec les déclarations du Conseil des ministres’’. L’entité de douter qu’en ce laps de temps, le procureur ait eu recours à un expert pyrotechnique, à celui d’un architecte ou ait étudié les protocoles au ministère de la Santé pour statuer sur les causes de l’incendie ou le respect des normes et protocoles en matière sanitaire. Ainsi l’accusation de négligence constitue tout simplement de la ‘’diffamation’’ ! ‘’Il est important de savoir que la table chauffante artisanale décriée par le communiqué du parquet a sauvé des milliers d’enfants et c’est ce type de table qui est disponible dans toutes les structures de santé. Les incendies constituent des incidents récurrents de nos structures de santé dont la plupart ont été construites depuis mathusalem sans aucune norme ou dispositif de détection de fumée’’, note les partisans du docteur Abdou Sarr.

Ils ajoutent que les incendies du bloc de Roi Baudouin, de la buanderie de l’Hôpital général Idrissa Pouye (HOGIP) à côté du service d’hémodialyse, de l’Hôpital de Thiès et récemment de l’hôpital Fann montrent à suffisance les risques que courent tous les agents de santé et la population en travaillant et en fréquentant ces structures. C’est d’ailleurs pour ces raisons que le syndicat des médecins précise que les agents qui sont des travailleurs dans ces structures ne peuvent, en aucune manière, être tenus pour responsables de ces incendies d’édifices publics construits et équipés par l’Etat. Ces accidents demandent des mesures urgentes de mise aux normes que les comités de protection civile devraient piloter. ‘’Le manque de matériel a dépassé le stade de la chronicité pour s’ériger en règle constituant même des motifs habituels de grève comme à Matam, Saint-Louis ou Ziguinchor. La sortie du Pr Seydi sur le manque de respirateur est encore fraîche dans notre mémoire. Dans toutes les structures, les agents de santé démunis doivent faire face à la maladie, aux urgences et à la détresse des patients sans moyens, leur seul courage en bandoulière’’.

Revenant sur les manquements et les difficultés dans lesquelles les agents de santé travaillent, le Sames dénonce une insuffisance notoire de matériaux de travail à la disposition des praticiens. ‘’Toutes les structures sont confrontées au manque de ressources humaines, en guise d’illustrations, les régions de Kolda, Kaffrine, Sédhiou et Kédougou sont sans réanimateur depuis plusieurs années. Les régions de Kaffrine, Kédougou et Sédhiou n’ont toujours pas, de cardiologues, ni de neurologues. Pour ce qui est des gynécologues, le cas de Kolda n’est que la partie visible de l’iceberg et, dans la plupart des régions, un seul gynécologue officie pour des centaines de milliers de femmes, ce dernier devant faire le travail de 3 personnes et toutes les répercussions en termes de qualité de service’’.

LeMandat

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