ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : L’enseignement bimodal divise l’Université Cheikh Anta Diop

Le recteur del’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakara déclinéce week-end l’introduction de l’enseignement bimodal dans le système dudit temple du savoir, déjà entrée en vigueur dès la rentrée académique 2020-2021. Alors que le Syndicat Autonome de l’enseignement Supérieur (Saes) approuve cette initiative. Les étudiants, eux, souhaitent que les conditions matérielles soient réunies.

Au-delà de la résolution du problème de la massification, le basculement de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakarvers le système bimodal permet à l’institution de maitriser ses dépenses de fonctionnement. C’est l’avis du recteur Ahmadou Aly Mbaye. «L’effectif de l’université est multiplié par trois (03) en l’espace de 20 ans.La dépense moyenne par étudiant au Sénégalreprésente 130% du revenu par habitant et le taux de scolarisation tourne autour de 10%. Je crois qu’avec le basculement vers le bimodal, on pourra beaucoup mieux maitriser les dépenses et accepter beaucoup plus de jeunes qui aspirent à l’enseignement supérieur», a expliqué M. Mbayeau journal de 20 heures de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (Rts) du Samedi27 février.Et l’économiste d’ajouter : «le système bimodal correspond à l’enseignement supérieur dans le monde, parce qu’il y a des universités qui n’ont pas été exposée à la massification, ni à la pandémie. Nous même au sein de l’Ucad, nous faisons partie de beaucoup de réseaux qui promeuvent l’enseignement bimodal. Mais, la pandémie a empêché beaucoup d’institutions comme l’Ucadd’accélérer le pas. La bi-modalité répond à beaucoup de préoccupations et la massification en est une. Elle nous permet de gérer cette massification, sans altérer la qualité».

Fonctionnement

Pour le Syndicat autonome de l’enseignement Supérieur (Saes), même si la situation de la pandémie a précipité l’introduction de l’enseignement bimodal dans le système, la mise en œuvre de cette mesure doit être conforme aux textes qui régissent le fonctionnement des universités. «Le Saes n’a pas une position tranchée sur le système bimodal. Nous pensons que tout doit être discuté dans les instances pédagogiques de l’Université. Si ces instances décident d’aller vers une orientation, cela montre que tout le monde est convaincu. Quand tous les concernés sont impliqués et s’approprient la chose, l’exécution sera facile», a expliqué Malick Fall, secrétaire général dudit syndicat. Pour le syndicaliste, c’est le respect des procédures qui va permettre à l’Université «de ne pas vivre les mêmes difficultés vécues dans la précipitions avec l’installation du système Lmd». De même, M. Fall a soutenu la mise en place «d’une plateforme viable» et un consensus pour l’enseignement en ligne approprié.

Mesures

Le Secrétaire général du Saes a par ailleurs reconnu la nécessité de prendre des mesures pour assurer la poursuite des enseignements. «Nous avons été rattrapés par la Covid-19 qui nous a imposé une conduite. Il fallait, à un moment donné, qu’on assure la continuité pédagogique. Ce qui a fait qu’on a mis en place le dispositif des enseignements à distance», a-t-il reconnu. Cependant, le syndicaliste reconnait que dans tout système, il peut y avoir des avantages et des inconvénients. «Il y a eu des hauts et des bas, il faut tout simplement analyser la chose et savoir quelles sont les mesures correctives à apporter, mais surtout avoir l’assentiment de la communauté», a recommandé Malick Fall.

A en croire les étudiants, cette mesure est incontournable concernant la préservation de la santé de la communauté estudiantine. «Je pense que c’est un système formidable, parce qu’il va nous permettre de vivre dans des conditions que nous impose la Covid-19. Vu le nombre excessif d’étudiants dans les amphis, le travail en ligne sera une solution pour pouvoir éviter les rassemblements. Si les étudiants parviennent à s’adapter à l’enseignement en ligne, l’enseignement bimodal serait bénéfique pour nous», a estimé  Léopold Diogoye Diouf, étudiant en master 1 en langue allemande de la faculté des lettres et des sciences humaines.

«Egalité des chances»

Un autre étudiant rencontré à la Faculté des sciences et technique (Fst) lui embouche la trompette. «Le système bimodal est initié par soucis de crainte de propagation de la pandémie. Les cours en ligne nous permettent d’éviter les rassemblements. C’est favorable à la situation du moment. Ils nous permettent de préserver notre santé», indique Abdou Kadre Dieylani Diop.

Néanmoins, ces étudiants qui ont affiché leur adhésionàl’introduction de l’enseignement bimodal à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakarémettent des réserves. «Le problème qui va se poser avec le travail en ligne, c’est le matériel. Car, tous les étudiants ne sont dotés d’ordinateurs, ni de téléphone approprié audit enseignement. Il y a aussi le problème de connexion au réseau internet au niveau du campus», a alerté Léopold Diogoye Diouf. Un sentiment partagé par Abdou Kadre Dieylani Diop qui estime qu’au-delà de la disponibilité de  la  connexion, il y a des parents qui n’ont les moyens de payer des ordinateurs à leurs fils. «Il ne faudrait pas que ce système favorise les étudiant dont les parents sont nantis au détriment des autres. Il faut toujours instaurer l’égalité des chances», a martelé M. Diop.

Le mandat

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post KARIM WADE, KHALIFA SALL, OUSMANE SONKO : Macky, le sérial killer des opposants
Next post An 1 Covid au Sénégal: 2 Mars 2020 – Mars 2021 : Un an de soubresauts politiques et un système de communication contextualisé sous une ère de crise sanitaire.