COP 25 /RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : La solution africaine

La plupart des solutions proposées face au réchauffement climatique, qui sont liées à l’eau, à l’agriculture durable, ou encore aux énergies renouvelables, n’intègrent ni la biodiversité, ni les écosystèmes et leurs services.

En Afrique, la dégradation généralisée des écosystèmes terrestres réduit le potentiel à séquestrer du carbone et en faire une source importante d’émissions de gaz à effet de serre.
Cependant au niveau local, des initiatives vont dans le bon sens avec des actions pour la protection des forêts naturelles, pour la restauration des zones humides et la promotion des pratiques agricoles durables.  Au Sénégal, selon le Directeur des Eaux et Forêts, Colonel Baidy Bâ, la mise en œuvre des aménagements forestières a permis  aux communes rurales d’avoir des moyens de préserver la nature,  de capter le carbone et d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre. L’implication de la population est récompensée par l’accès à une part des redevances forestières. Mais aussi, de devenir eux-mêmes producteurs de charbon de bois, en concurrence avec les grands exploitants. Aussi, ils ont la tâche de  maintenir et de  contrôler l’accès aux ressources.

 L’aspect économique n’est pas en reste. Chaque forêt dispose de ressources naturelles exploitables, sources potentielles de revenus. Avec la construction d’opportunités de développement durable ( produits à exploiter notamment, la gomme arabique, les bois de chauffe, le bissap, les fruits sauvages entre autres). Les revenus générés doivent subvenir aux besoins des populations mais également permettre d’effectuer les travaux d’entretien de la forêt (entretien des pare-feu, rémunération des éco-gardes, régénération, etc.), et offrir aux collectivités locales des moyens d’assurer les services à la population.

La direction des Eaux et Forêts accompagne également, les collectivités pour que les plans d’aménagement prennent en compte ces éléments et déterminent une clef de répartition des excédents.

 Elle accompagne aussi les bénéficiaires dans le suivi de leurs recettes et dépenses.

Le Burkina Faso a pour sa part réussi, l’aspect adaptation climatique. En effet, d’après Combassene N. Alain du ministère de l’Environnement dudit pays, plusieurs technologies sont actuellement utilisées en milieu rural du Burkina Faso, dont certaines peuvent être qualifiées de bonnes pratiques d’adaptation au changement climatique.

Elles concernent plusieurs secteurs de développement notamment l’agriculture, l’élevage, la foresterie et agroforesterie, et l’énergie. Cinquante-quatre pratiques ont été décrites et regroupés en sept domaines : aménagement et gestion des sols, foresterie et agroforesterie, gestion des ressources en eau, gestion des intrants et techniques culturales, gestion de l’hydraulique pastorale, gestion des ressources pastorales et systèmes d’élevage, gestion de l’énergie. «Certaines pratiques sont mise en œuvre de façon intégrée soit dans le même domaine ou entre différents domaines », explique-t-il. Toutefois, informe-t-il, la nécessité de renforcer les capacités d’adaptation des communautés locales à la variabilité et au changement climatique est primordiale.

Obstacles rencontrés dans la mise en œuvre de ces solutions d’adaptation et d’atténuation en Afrique ?

 L’Afrique fait face à un problème de disponibilité des ressources financières et d’accès aux fonds verts. D’après, l’expert environnement de la CEDEAO, Déthié Soumaré Ndiaye, les projets sont très compliqués à monter : il faut accompagner les États pour qu’ils puissent mobiliser plus de financements. Ensuite, les dispositifs de suivi, évaluation, notification et vérification des projets sont difficiles à élaborer et à conduire.

« Sur le long terme, cela devient un frein pour la mobilisation de ressources complémentaires », a-t-il relevé.

 Pour résoudre ce problème, Christian Andoble-Yao, chargé de la promotion du MDP Côte d’ivoire pense que  « le cadre législatif réglementaire doit être plus adapté au contexte local de chaque pays ». Il suggère également l’augmentation la valeur du dioxyde de carbone, surtout lorsqu’il est séquestré par une communauté ou un pays vulnérable, et augmenter en conséquence les financements des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’environnementaliste ivoirien soutient qu’« il y a un besoin important d’expertise compétente sur les contextes locaux ». Toutefois, il précise que la Côte d’ivoire avec l’appui du secteur privé et des partenaires internationaux a pu réaliser de nombreux projets d’énergies renouvelables qui ceux représente un enjeu important pour la lutte les changements climatique.

Abenatv

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