CONTRIBUTION SUR LA COP 25: POINT SUR LES NEGOCIATIONS SUR L’ITEM 17

La question de genre renvoie à l’analyse des statuts hommes/femmes, aux caractéristiques de chaque sexe, aux rapports sociaux entre les femmes et les hommes ou encore aux perceptions socioculturelles liées à chacun de sexes. Sa prise en compte dans les négociations est associé à un double constat : d’une part, le changement climatique a un impact plus important sur les populations dépendantes des ressources naturelles pour leur subsistance  et/ou ayant le moins de capacités à s’adapter et à faire face aux risques associés. A cela s’ajoute une participation inégale des femmes au processus de décision et aux marchés de travail, ce qui les empêche de contribuer pleinement à la planification, à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques.

Toutefois, Les conclusions de la Cop 24, tenue à Katowice ont abouti à l’adoption par l’organe subsidiaire de mise en œuvre, deux projets de conclusions; l’ un portant sur la revue du programme de travail de Lima et son plan d’action sur le genre ; et l’autre relatif au genre dans le contexte des changements climatiques.
Par ailleurs, les parties avaient apprécié l’ensemble des rapports fournis par le secrétariat sur les ateliers organisés à Bonn au mois de mai.

Ainsi, la COP25 apparaissait déjà très décisive au regard des enjeux de l’examen attendu du Programme de travail de Lima et de son Plan d’action sur l’égalité et l’équité de genre. La position du Groupe Africain à cet égard est que les négociations devrait, entre autre permettre de définir un mécanisme financier et un dispositif de suivi-évaluation clair, sur les questions de genre, une meilleure intégration du genre dans la mise en œuvre des CDN, de façon transversale, aussi, dans le mécanisme de transfert de technologies et les dispositions de l’article 6 de l’Accord de Paris, le processus d’examen aboutisse à un seul document contenant un programme de travail accompagné d’un plan d’action budgétisé.

Dans le cadre de la COP 25 à Madrid, les pays développés et les pays en voie de développement ont pu se rencontrer lors de plusieurs réunions informelles ; Ils ont donné le mandat aux co-facilitateurs pour proposer un projet de décision afin de consolider notre vision de renforcer le Programme de Travail de Lima sur le genre  et son Plan d’Action Genre.

En effet, dans le projet de décision, nous nous sommes mis d’accord sur la planification du Programme de Travail de Lima sur le genre  à savoir sur cinq (05)ans et d’une évaluation à mi-parcours qui est prévu en 2022.

Cependant, le paragraphe 13, semble être imprécis/vague, car cela permet aux parties d’avoir accès aufinancement des organisations de développement. Cette proposition n’était pas inscrite dans la précédente décision.

Toutefois, le Plan d’action genre ici proposée, possède cinq (05) axes prioritaires qui sont les suivants :

  • Le Renforcement des capacités, gestion des connaissances, communication ;
  • L’Equilibre genre, participation et leadership des femmes ;
  • La Cohérence ;
  • La Msie en œuvre sensible au genre, et les moyens de mise en œuvre ;
  • Le Suivi et reportage.

Les points sur lesquels les parties ont divergé sur le sujet sont relatifs aux droits humains. Le Groupe Africain n’adhère pas à l’inclusion de cette dimension dans le contexte Genre et Climatique,dans la mesure ou il n’a pas de définition claire et précise de cette terminologie comme le souligne l’International Institute of Sustainable Développement (IISD).

En effet, l’IISD explique qu’une approche sensible au genre va au-delà de la sensibilité aux différences entre les sexes. Elle cherche à promouvoir activement l’égalité, ce qui implique souvent des actions spécifiques pour autonomiser les femmes au sein de leur foyer, de leur communauté et de leur société, ainsi que dans des processus politiques et de planification plus larges.

Une action climatique sensible au genre implique trois éléments clés, qui sont :

  1. la reconnaissance des différences entre les sexes en ce qui concerne les besoins, les possibilités et les capacités liés à l’action climatique ;
  2. la participation et l’influence équitable des femmes et des hommes dans les processus décisionnels liés au climat. Le mot clé ici concerne l’influence, car la participation équitable des hommes et des femmes ne signifie pas nécessairement que les femmes seront en mesure d’influencer les processus décisionnel ;
  3. l’accès équitable entre les sexes aux ressources financières et à d’autres avantages tels que l’information, les technologies et les services climatiques qui résultent des investissements dans l’action climatique.

Malgré les différents échanges tenues, les parties n’étaient pas arrivées à un consensus sur ce projet de décision. Le point de divergence résidait notamment dans la terminologie utilisée concernant les droits humains, qui est soutenue par les parties suivantes: Canada, Mexique, l’Union Européenne, Costa Rica, le Groupe AILAC.

Des progrès significatifs ont été réalisé par les parties et finalementles parties sont arrivées à un consensus par le biais d’un texte, c’est à dire une définition claire des droits humains et ainsi qu’au financement pour la mise en œuvre du Plan d’action Genre.

Ramatoulaye Diallo DIOUF

Point Focal National Genre et Changement Climatique

Direction de l’Environnement et des Établissements classés

Ministère de l’Environnement et du Développement durable

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post COP 25/ OUSSEYNOU KASSE DIRECTEUR EXECUTIF DE L’AUTORITE NATIONALE DE BIOSECURITE : “La biodiversite est d’un apport fundamental pour la gestion des changements climatiques”
Next post AIDE AUX PERSONNES DÉMUNIES ET MALADES : L’association Soutoura met la main dans la pâte