An 1 Covid au Sénégal: 2 Mars 2020 – Mars 2021 : Un an de soubresauts politiques et un système de communication contextualisé sous une ère de crise sanitaire.

Le premier cas de contamination est constaté au Sénégal le 2 mars avec un Français de retour d’un séjour en France. Après, le premier Sénégalais infecté au Coronavirus est un émigré établi en Italie d’où il est rentré le 6 mars et qui a, par la suite, contaminé toute sa famille. Un mois de mars mémorable, car étant le début d’une scène qui a vu le passage de plusieurs événements, notamment, ceux politiques. En effet, la propagation du virus a poussé à l’adoption par la classe politique, de certains actes concourant à répondre aux exigences de la pandémie de covid-19.

Le Sénégal ne sera pas épargné par les restrictions sur les affaires, sur les déplacements et sur les rassemblements de personnes que viennent de décider beaucoup de gouvernements africains dans la gestion de la crise du Covid-19.

Les Sénégalais ont été certes marqués par les conséquences de la maladie Covid-19, de l’économie en souffrance, mais surtout du paysage politique qui a vu des hommes politiques en profiter pour nouer des alliances inattendues, d’une adaptation au contexte sanitaire mais aussi de l’utilisation de certaines plateformes d’échanges pour continuer les activités politiques qui ne peuvent être freinées malgré la pandémie.

L’appel à l’union, lancé par Macky Sall

Dès le début de la pandémie, le président de la République Macky Sall a fait appel à toutes les forces vives de la nation pour gérer la pandémie sans distinction d’appartenances politiques. Ainsi, les représentants  de l’opposition se sont succédé un à un au palais présidentiel pour une série de concertations avec le chef de l’État. Avec un objectif, du côté de l’exécutif : obtenir leur assentiment pour pouvoir légiférer par ordonnances sur les mesures à prendre face à la pandémie de Covid-19.

Le coronavirus a dès lors réuni des sensibilités politiques comme Idrissa Seck, (candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2019), son allié Malick Gakou, mais aussi Khalifa Sall, le maire déchu de la ville de Dakar, ou encore Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle, qui se sont entretenus avec le chef de l’État.

Un message visiblement bien reçu par l’opposition, qui a massivement répondu à l’appel du président de la République. « Il s’agit d’être solidaires, nous assurons le gouvernement de notre soutien », a répondu l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, drapé dans son habituel boubou blanc, sur les marches du Palais. Ajoutant que cette pandémie sera l’occasion de « remettre en cause les modèles de développement et économiques ».

L’ouverture imposée par la pandémie

Le président Macky Sall a opté pour l’ouverture et l’élargissement d’un gouvernement qui prend en charge les questions sensibles que la pandémie de Covid-19 a mises en exergue.

Annoncé depuis l’ouverture du dialogue politique en mai 2019, ce gouvernement « d’ouverture et d’unité » est marqué par l’arrivée de plusieurs poids lourds de l’opposition « dans la dynamique du consensus issu du dialogue politique », a précisé Seydou Guèye.

L’ancien Premier ministre sous le régime d’Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, remplace ainsi l’ancienne ministre de la justice, Aminata Touré à la présidence du Conseil économique social et environnemental (CESE). Principal adversaire de Macky Sall lors de l’élection présidentielle de 2019, à laquelle il s’est classé deuxième, Idrissa Seck avait été cité au cours du dialogue politique comme l’un des potentiels candidats au futur poste de chef de l’opposition.

Anciens compagnons politiques au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, les deux adversaires avaient successivement abandonné la formation libérale. Relativement silencieux depuis le scrutin de février 2019, le président du parti Rewmi devient donc la troisième personnalité de l’État. Yankhoba Diattara, devenu le ministre des télécommunications et de l’Économie numérique et Aly Saleh Diop, ministre de l’Élevage et des productions animales, sont deux membres de son parti qui rejoignent également l’équipe gouvernementale.

Il faut par ailleurs noter que certains départs surprises ont été notés comme celui de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba, celui de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, du transport, Oumar Youm et de Makhtar Cissé, Energie et pétrole.

C’est Aïssata Tall Sall, qui avait une posture d’opposante radicale avant de devenir le remplaçant de Amadou Ba. Aly Ngouille Ndiaye est remplacé à l’Intérieur par Antoine Félix Diome, l’ancien substitut du procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) au temps de l’affaire Karim Wade (il avait depuis été nommé agent judiciaire de l’État).

Quant à Mahammed Boun Abdallah Dionne, secrétaire général de la présidence depuis la suppression de son poste de Premier ministre, il quitte lui aussi l’équipe gouvernementale.

Le recours à une communication digitale 

Dans le cadre politique, il est difficile de mener des activités en se conformant aux restrictions sanitaires. Mais la situation est telle qu’elle est. Il faut tout faire pour éviter la propagation du virus qui gagne du terrain avec les rassemblements, les contacts etc. C’est la raison pour laquelle les politiques ont aussi opté pour la réduction de leurs activités politiques en cessant de descendre le plus souvent sur le terrain, de faire des visites de proximité (à la rencontre de certains militants à fidéliser etc).

D’autre part, en matière de communication en période de crise, la circulation de l’information régulière est un gage de lutte contre les rumeurs, surtout contre les fausses nouvelles dans un contexte de développement des réseaux sociaux numériques. C’est ce contexte qui justifie le choix du ministère de la Santé et l’Action Sociale du Sénégal de faire quotidiennement le point via une seule plateforme (Rts) qui donne à son tour le signal aux autres médias. Une option qui permet de réduire les rassemblements et par conséquent, la propagation du virus. 

Cela permettra non seulement d’informer sur la situation épidémiologique quotidienne de la maladie (évolution du nombre de cas de contamination, de personnes guéries, de décès, etc.), mais aussi de sensibiliser les populations sur la nécessité de respecter les mesures barrières, grâce surtout aux médias, ces « médiateurs entre l’événement et le public ».

Toujours dans le cadre de la communication qui a pris une autre tournure avec la pandémie, on notera cette décision du président Macky Sall d’organiser le traditionnel conseil des ministres par visioconférence. « J’ai tenu à organiser à nouveau la réunion du Conseil des ministres en mode visioconférence pour le respect strict des gestes barrières. Plus que jamais, l’État veillera à l’application des mesures de contingentement de la maladie covid-19 », avait tweeté le chef de l’Etat, Macky Sall, tout en considérant qu’il faut limiter les déplacements et éviter les rassemblements de quelque nature qu’ils soient. 

Il est clair que durant cette année marquée par la présence du coronavirus, des efforts de communication indéniables de la part du gouvernement et d’autres parties prenantes dans la gestion de la pandémie sont apparents. Cependant, des limites importantes relatives à la communication en période de pandémie peuvent être notées dans certaines circonstances mais, la problématique peut être résolue au fil du temps avec l’implication progressive de toutes les communautés sur cette forme de communication qui doit inspirer à cause des conséquences de la crise sanitaire.

Dakaractu

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