ABDOURAHMANE GUEYE: « Ceux qui réclament la libération de Habré sont des corrompus »

bdourahmane Guèye est gonflé à bloc. Les voix qui s’élèvent ces derniers jours pour réclamer la libération de l’ancien dictateur tchadien, Hisséne Habré (1982-1990), dans un souci de désengorger les prisons du Sénégal face à la pandémie du Coronavirus, exacerbent sa colère. « Ceux qui s’agitent sont tous des corrompus. En graciant Habré, il faudra gracier tous les criminels du Sénégal car il a fait pire que tous », peste Abdourahmane Guèye qui s’est confié samedi à nos confrères de infosansfrontieres.com. Il estime que les conditions de détention de Habré sont suffisamment aisées au point qu’il peut se passer facilement d’une libération.

Depuis la condamnation de Habré, ses soutiens ne cessent de réclamer sa libération pour des motifs de maladie. La pandémie du Covid-19, a entrainé de nouveaux appels pour sa libération, notamment suite à une déclaration récente de l’ONU. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a demandé, le 25 mars dernier, la libération de prisonniers pour réduire le nombre de détenus, afin de réduire les risques de contagion.

Pour Abdourahmane Guèye, cette mesure ne peut concerner un criminel comme Hisséne Habré, accusé d’avoir tué plus de 40 mille morts. Il estime que ceux qui réclament la libération de l’ancien dictateur Tchadien sont des « corrompus sans cœur ». Le véritable débat qui mérite d’être posé selon ce septuagénaire, dernière victime Sénégalaise vivant du régime de Hisséne Habré, c’est de voir comment parvenir à indemniser les victimes après la condamnation de l’ancien dictateur.

En rappel, les Chambres africaines extraordinaires, tribunal spécial, basé à Dakar et créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal avait condamné Hisséne Habré en première instance, le 30 mai 2016, à la prison à vie pour crimes contre l’humanité. Fin juillet, l’ex-chef de l’État avait été condamné à indemniser ses victimes en versant jusqu’à 20 millions de F CFA (plus de 30 000 euros) par personne. Les victimes attendent toujours cette indemnisation.

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