Covid-19 : les malades semblent bien produire des anticorps

D’après les dernières données, la majorité des patients (jusqu’à 99%) atteints de Covid-19 produiraient des anticorps pendant les deux à trois premières semaines de la maladie. Il reste à vérifier que ces anticorps sont efficaces, et qu’ils protègent durablement d’une réinfection.

Plus de 99% des personnes qui se remettent du Covid-19 produisent des anticorps contre le virus, conclut une pré-publication annoncée par le journal Nature. Ces résultats, bien que particulièrement élevés, semblent aller dans le sens des dernières études sur le sujet : l’infection par le virus du Covid-19 entraînerait bien le développement d’anticorps ciblés. S’il est confirmé que ces anticorps sont neutralisants, c’est-à-dire qu’ils protègent bien d’une réinfection, l’immunité de groupe nécessaire au retour de la « vie normale » pourrait être atteignable.

99% des patients ont développé des anticorps

On appelle cela la séroconversion : c’est le moment où, face à une infection, l’organisme se met à produire des anticorps dirigés contre elle. « Après l’infection, des anticorps (…) se développent dans les jours ou les semaines qui suivent l’apparition des symptômes chez la plupart des personnes infectées« , expliquent des experts du CDC (agence fédérale de protection sanitaire américaine) dans une lettre au JAMA. Dans une pré-publication (encore non validée pour publication par des experts extérieurs aux travaux), des médecins new-yorkais constatent en effet que plus de 99% des personnes dont le diagnostic Covid-19 a été confirmé par PCR produisent bien des anticorps. Pour obtenir ce résultat, ils ont testé plus de 1.300 patients ayant souffert d’un Covid-19 léger ou modéré (seulement 3% de formes sévères). Ils ont utilisé pour cela un test de détection de type ELISA qu’ils ont eu même développé et décrit dans une précédente pré-publication. D’après l’équipe, ce test aurait une sensibilité de 92% (seulement 8% de faux négatifs) et une spécificité de 99% (seulement 1% de faux positifs). Ce type de test permet de déterminer que la quantité (ou « titre ») d’anticorps est suffisante pour agir contre le virus.

Des anticorps potentiellement neutralisants

Problème : détecter des anticorps est une première étape, mais pour être vraiment protégé d’une réinfection, il faut qu’ils puissent cibler précisément le virus et le neutraliser. « Les anticorps neutralisants sont définis in vitro par leur capacité à bloquer l’entrée, la fusion ou la sortie d’un virus« , expliquent des scientifiques dans Nature. Pour juger de l’efficacité des anticorps d’une personne, on utilise des tests de neutralisation : les anticorps y sont mis en présence du virus. Or, le test de détection new-yorkais « a montré une bonne corrélation avec un test de neutralisation, ce qui suggère fondamentalement que la grande majorité fabrique des anticorps neutralisants, même s’il s’agit de cas bénins« , précise sur Twitter le Dr Florian Krammer, un des auteurs.

Source: Sciencesetavenir

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